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[🎁 🎉Cadeau de Nouvel An] Une histoire de flammes

reneeloudizac

DerniĂšre mise Ă  jour : 4 janv. 2023

C’était l’obscuritĂ©. Un noir profond et intense. Un quidam se serait retrouvĂ© lĂ  en aurait eu trop dans les yeux. Il aurait eu l’impression de voir trop dur et trop fort. Ce sentiment aurait Ă©tĂ© renforcĂ© par le froid, glaçant. Ce n’était pas un froid qui allait et venait au grĂ© d’une petite bise bien tempĂ©rĂ©e, mais un froid continu, sans mouvement, direct et englobant. Le mĂȘme quidam (ou un autre, perdu lui aussi) aurait trouvĂ© l’atmosphĂšre franchement inamicale et assez pesante.


De fait, le contexte n’était pas Ă  la sympathie. Le NĂ©ant n’est pas sympathique. DĂ©jĂ , il nous fait la gentillesse d’ĂȘtre rempli de noir et de froid, estimons-nous heureux ! D’aucuns auraient pu nous faire imaginer un NĂ©ant rempli de vide et uniquement de vide et lĂ  cela aurait Ă©tĂ© encore plus angoissant parce que le vide, on ne sait pas par quel bout le prendre. Ici, notre NĂ©ant est donc beaucoup plus positif puisqu’il est rempli. C’est paradoxal de dĂ©crire un NĂ©ant rempli, mais aprĂšs tout, il pourrait y avoir des NĂ©ants de nature diffĂ©rente alors, pourquoi pas.




Reprenons. Dans ce NĂ©ant noir et glacial, rien ne bougeait quand soudain jaillit un petit Ă©clair. C’était un tout petit Ă©clair. Si petit qu’on aurait pu l’ignorer dans le monde ordinaire. Mais dans ce NĂ©ant composĂ© de rien, il attirait l’attention. L’éclair ne dura pas plus d’une microseconde pourtant il laissa derriĂšre lui une image comme Ă©ternelle. Une petite flamme jaillit et une nano-tache bleue apparut. La flamme vacillait toute lĂ©gĂšre et petite. Comment pouvait-elle ĂȘtre lĂ  ? Il n’y avait pas d’air. Comment pouvait-elle se dĂ©velopper ? C’était comme si elle Ă©tait mue par une force intĂ©rieure supĂ©rieure Ă  l’immensitĂ© : une volontĂ© de vivre et de briller plus fort que tout. La flamme Ă©voluait dans le NĂ©ant : grandissait, rapetissait, virevoltait.


Un second Ă©clair fendit les tĂ©nĂšbres. Une nouvelle flamme s’éleva : d’abord flammĂšche, puis lumiĂšre. Une autre tache bleue se forma. Si le NĂ©ant avait pu parler, il aurait sĂ»rement manifestĂ© son Ă©tonnement, voire son agacement. DĂ©jĂ  qu’il Ă©tait rempli de noir et de froid maintenant, il se remplissait de lumiĂšre et de bleu. Sa nature en prenait un coup. On peut accepter la diversitĂ©, mais jusqu’à un certain stade. LĂ , il se serait probablement dit qu’il Ă©tait en pleine mĂ©tamorphose et qu’il allait falloir repenser son Être. Être le NĂ©ant, ce n’est dĂ©jĂ  pas simple. Alors quand il faut repenser son Être en tant que NĂ©ant



Pourtant, il allait bien devoir s’y coller le NĂ©ant parce que partout en lui de petits Ă©clairs jaillissaient et faisaient danser de jolies flammes jaunes sur des tĂąches bleues. Peu Ă  peu, le noir disparut. Peu Ă  peu, le froid s’adoucit. Peu Ă  peu, le NĂ©ant ne fut plus que bleu et jaune, douceur et couleur. Peu Ă  peu, le monde se dessina aux yeux de tous. Peu Ă  peu, la vie s’embrasa et embrassa le NĂ©ant de toute son Ă©nergie. Peu Ă  peu, les flammes dansĂšrent en cadence dans un rythme serein, tranquille et apaisĂ©. C’était comme un matin d’étĂ© sur un champ de blĂ© quand le soleil Ă©tire tranquillement ses rayons, comme un coulis de caramel sur une Charlotte aux poires.


Chacune des flammes Ă©tait diffĂ©rente. Petite, grosse, fine, lĂ©gĂšre, cabotine, volontaire, tranquille : il y en avait pour tous les goĂ»ts. Chacune donnait Ă  voir un bout du monde. Chacune Ă  sa maniĂšre Ă©clairait la vie et la montrait. Un quidam qui se serait trouvĂ© lĂ  (de nouveau !) aurait Ă©tĂ© Ă©merveillĂ© par la beautĂ© de cette vie et de ce monde qui se dessinait. Il aurait Ă©tĂ© pris d’une vive Ă©motion en dĂ©couvrant des nuances de couleur qu’il n’aurait encore jamais vraiment vues. Il aurait admirĂ© cette mosaĂŻque de nuances construite autour de la mĂȘme matiĂšre. Il aurait alors d’un coup d’un seul, compris toute la beautĂ© du monde et son inaccessibilitĂ©. Il aurait pleurĂ© en prenant conscience de l’Universel qui traverse le NĂ©ant, de ce lien qui unit la vie et la rend sublime.


Le quidam en question aurait probablement Ă©tĂ© atteint au plus profond de lui-mĂȘme quand il aurait compris que ces flammes n’étaient pas faites pour durer. Ces flammes, uniques et si belles parce que si uniques, disparaissaient quand le temps Ă©tait venu. Elles avaient montrĂ© un bout du monde. Tant pis pour ceux qui ne s’en Ă©taient pas saisi. Elles repartaient dans l’immensitĂ© quand cela Ă©tait le moment. D’autres naissaient, mais ne montraient jamais le mĂȘme bout du monde. Le monde changeait alors, imperceptiblement. L’observateur aurait vu le bleu qui s’étirait, se limitait, se fonçait, se colorait au fil de l’évolution des flammes et des lumiĂšres. Le NĂ©ant ou l’Être, on n’aurait plus su le dire, semblait comme une mer frissonnante de ces transformations.


En Ă©coutant de plus prĂšs, au cƓur de ce NĂ©ant plein d’Être, on aurait entendu une myriade de petites voix, une nuĂ©e de rires et de chants. Chacun s’évanouissant pour renaĂźtre autre part sous une autre forme au grĂ© des flammes. En Ă©coutant de plus prĂšs, on aurait alors su que la vie est provisoire et Ă©ternelle Ă  la fois, qu’elle vaut d’ĂȘtre chĂ©rie et admirĂ©e pour ce qu’elle est : un cadeau du NĂ©ant pour l’Être.


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©Renee-Lou Dizac

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